Notre ami Michel Dandelot a mis en ligne sur son blog un nouvel épisode de la série « Mon Algérie à moi », réalisée par Samia Arhab. Il est consacré à Pierre Daum et aborde deux questions, celle des Pieds Noirs et des harkis restés en Algérie après l’indépendance. C’est d’ailleurs l’objet de deux livres de Pierre Daum.

Voici le lien permettant d’accéder à l’article du blog de Michel :

 PIERRE DAUM, MON ALGERIE A MOI – micheldandelot1

On y trouve une vidéo que j’ai jugée fort intéressante.

Pierre Daum y aborde la position des Européens d’Algérie. Dans leur immense majorité ils étaient effectivement hostiles à l’indépendance du pays dans lequel ils vivaient. Cela a contribué à développer leur impopularité auprès de l’opinion publique française lassée de subir les effets d’une guerre qui s’éternisait et qui n’offrait aucune perspective. Cela a été le cas chez les appelés du contingent que l’on avait enrôlés pour ce conflit anachronique, injuste et sans issue.

Les Pieds Noirs avaient leur place dans l’Algérie nouvelle. Evidemment il fallait qu’ils se débarrassent de l’idéologie colonialiste qu’ont leur avait inculquée et qui ne correspondait nullement aux exigences de l’histoire. Un cinquième des Français vivant là-bas sont restés. Il me semble qu’a été évacuée dans le débat les conséquences qu’a eues pour eux le Coup d’Etat de Boumediene.

Sur les harkis la situation est plus délicate. A mon sens la responsabilité première de la France est de les avoir incorporés dans son armée pour se battre contre leurs frères plus conscients qui avaient décidé d’engager l’action militaire contre la puissance coloniale. Se faisant elle les a mis dans l’impasse.

Elle les a utilisés tant qu’elle a pu, les mettant en première ligne dans les opérations et les remerciant dans les conditions que l’on connaît lorsque l’inefficacité de la guerre a fini par s’imposer. Eh non, on ne peut rien attendre de la soumission à un adversaire, la preuve nous en a été donnée avec le sort qu’ils ont connu

Ceux qui sont restés en Algérie n’ont pas été tous massacrés. Ceci étant certains ont eu des comptes à rendre pour le comportement qui avait été le leur au cours des années de guerre. C’est vrai aussi qu’ils ont été des parias et leurs descendants également, ce qui est injuste. Les gens ne sont pas coupables du choix de leurs ascendants ! Une façon d’évacuer la responsabilité des dirigeants de l’Algérie dans les difficultés qu’elle a connues après son accès à l’indépendance.

Cela ne change pas le jugement qui est le nôtre sur la nocivité du colonialisme et la guerre menée par la France pour tenter de le perpétuer. Une guerre qui a occasionné bien des souffrances, parfaitement inutiles !